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Anticiper pour Mieux Transmettre et Préserver l'Harmonie Familiale

  • Photo du rédacteur: MPI-PATRIMOINE.COM
    MPI-PATRIMOINE.COM
  • 18 juil.
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juil.


La transmission de patrimoine est une démarche fondamentale qui dépasse la simple question des biens matériels.


Il s'agit d'une planification réfléchie et proactive, visant à organiser son patrimoine en fonction de ses objectifs de vie, d'impliquer ses ayants droit, et de s'assurer que ses volontés sont clairement exprimées et respectées.


Une transmission bien préparée est non seulement un gage de sérénité pour le transmetteur, mais aussi une protection essentielle pour les proches, évitant ainsi les mauvaises surprises, les litiges familiaux et les charges successorales trop lourdes.


De surcroît, elle offre l'opportunité d'aider ses proches de son vivant, permettant de constater directement l'impact positif de sa contribution.


1. La Transmission de Patrimoine : Une Démarche Stratégique et Humaine


Organiser sa transmission commence par une introspection approfondie de ses aspirations personnelles et familiales. Cette démarche implique de répondre à des questions fondamentales :


  • Quels sont mes objectifs de vie à court, moyen et long terme ? Est-ce de maintenir un certain niveau de vie, de sécuriser ma retraite, ou d'aider ma famille ?

  • Qui sont mes héritiers et quelles sont leurs situations spécifiques (financière, professionnelle, familiale) ? Un équilibre est-il nécessaire entre eux ?

  • Comment puis-je les soutenir au mieux, tout en assurant ma propre sécurité financière et mon autonomie ?

  • Comment puis-je prévenir les sources de conflits potentielles et garantir la paix familiale après mon départ ?


Cette réflexion globale permet de structurer son patrimoine de manière à ce qu'il réponde à la fois aux besoins du transmetteur de son vivant et à ceux de ses bénéficiaires après son décès, en tenant compte des aspects émotionnels et financiers.


2. Les Solutions Clés pour une Transmission Optimisée


Plusieurs dispositifs juridiques et fiscaux, utilisés seuls ou combinés, permettent d'optimiser la transmission de patrimoine.


2.1. L'Assurance Vie : Un Pilier de la Transmission


L'assurance vie est un instrument d'épargne et de placement dont la souplesse et la fiscalité avantageuse en font un atout majeur dans la stratégie de transmission.


  • Gestion des liquidités pour les frais de succession : 

    Au décès du souscripteur, le capital de l'assurance vie est versé aux bénéficiaires désignés dans un délai généralement court (quelques semaines, contre plusieurs mois pour une succession classique). Cette liquidité immédiate est cruciale. Elle permet aux héritiers de faire face aux droits de succession, aux éventuels frais de notaire et autres dettes du défunt, sans être contraints de vendre en urgence des actifs (immobilier, actions non cotées) qui pourraient être difficiles à céder ou dont la valeur serait dépréciée par une vente précipitée. L'assurance vie agit ainsi comme une "caisse de prévoyance" pour la succession.


  • Rééquilibrage des montants entre bénéficiaires : 

    La clause bénéficiaire est l'élément le plus puissant du contrat d'assurance vie en matière de transmission. Elle permet au souscripteur de désigner librement la ou les personnes qui recevront le capital, de fixer les proportions ou montants attribués à chacun, et même de prévoir des conditions spécifiques de versement (par exemple, à la majorité, pour financer des études, etc.). Cette liberté permet de s'affranchir en partie des règles de dévolution successorale classiques et de rééquilibrer les parts entre héritiers (par exemple, aider un enfant ayant une situation moins favorable), de gratifier un proche sans lien de parenté, ou une association.


  • Cadre fiscal avantageux : 

    La fiscalité de l'assurance vie en cas de décès est particulièrement attractive, en fonction de l'âge du souscripteur au moment des versements des primes :


    • Primes versées avant 70 ans : Chaque bénéficiaire (désigné) profite d'un abattement de 152 500 € sur les capitaux décès. Au-delà de cet abattement, le capital est taxé à 20% jusqu'à 700 000 €, puis à 31,25% au-delà de 700 000 €. Ces sommes ne sont pas soumises aux droits de succession classiques.

    • Primes versées après 70 ans : Un abattement global de 30 500 € (pour l'ensemble des bénéficiaires et pour l'ensemble des contrats d'assurance vie détenus par le défunt) est appliqué sur les primes versées. Au-delà, les capitaux sont soumis aux droits de succession selon le lien de parenté, après application de cet abattement. Les intérêts générés par ces primes sont, quant à eux, totalement exonérés.


2.1.1. La Clause Bénéficiaire : Une Rédaction Cruciale


La rédaction de la clause bénéficiaire est d'une importance capitale. Une clause mal rédigée peut entraîner des interprétations erronées, des blocages, voire des litiges longs et coûteux pour les héritiers. Il est fortement recommandé, voire indispensable, de faire appel à un Notaire ou à un conseiller en gestion de patrimoine pour sa rédaction. Le professionnel s'assurera que la clause est claire, conforme aux volontés du souscripteur, respecte la loi (notamment en matière de réserve héréditaire, bien que l'assurance vie y déroge en partie), et est efficace au moment de la transmission. Il pourra également conseiller sur des clauses complexes (démembrement de la clause bénéficiaire, clause bénéficiaire par rang, etc.).


2.2. Transmettre de Son Vivant : Les Donations


Les donations constituent une stratégie proactive pour anticiper sa succession, bénéficier d'un cadre fiscal favorable et potentiellement aider ses proches à un moment clé de leur vie.


  • Abattements fiscaux : La législation française prévoit des abattements sur les droits de

    donation, qui se reconstituent tous les 15 ans. Cela signifie qu'il est possible d'effectuer des donations successives en franchise de droits ou avec des droits réduits. Les principaux abattements en 2025 (sous réserve de modifications législatives) sont :


    • Entre parent et enfant : 100 000 € par enfant et par parent. Ainsi, un couple peut donner jusqu'à 200 000 € à chacun de ses enfants tous les 15 ans sans droits de donation.

    • Entre grand-parent et petit-enfant : 31 865 € par petit-enfant et par grand-parent. À cela peut s'ajouter un abattement de 31 865 € pour les dons familiaux de sommes d'argent (dons "Sarkozy"), sous certaines conditions d'âge du donateur (moins de 80 ans) et du donataire (majeur). Au total, un grand-parent peut donc donner jusqu'à 63 730 € à chaque petit-enfant tous les 15 ans, en partie en numéraire et en partie en biens.

    • Entre frère et sœur : 15 932 €.

    • Entre oncle/tante et neveu/nièce : 7 967 €.

    • Un abattement spécifique de 159 325 € est également accordé aux personnes en situation de handicap, cumulable avec les abattements classiques.


  • Anticipation essentielle et "Rappel Fiscal" : L'anticipation est cruciale. Les donations faites il y a moins de 15 ans sont "rapportées fiscalement" à la succession. Cela signifie que les abattements utilisés lors de ces donations réduisent d'autant les abattements disponibles au moment de la succession. En échelonnant les donations sur plusieurs périodes de 15 ans, on maximise l'utilisation des abattements et minimise la fiscalité globale.


    3. La donation-partage : 


  • Cet acte notarié est un instrument de pacification familiale. Contrairement à la donation simple, la donation-partage permet au donateur de répartir de son vivant l'ensemble ou une partie de ses biens entre ses héritiers présomptifs. Ses avantages majeurs sont :


    • Figée les valeurs : Les biens donnés sont évalués au jour de la donation-partage. Leurs valeurs ne seront pas réévaluées au jour du décès, ce qui évite les conflits liés à l'évolution des valeurs des biens entre les héritiers.

    • Prévention des conflits : En organisant le partage de son vivant, le donateur évite les désaccords et les querelles entre héritiers sur la composition des lots ou l'évaluation des biens.

    • Possibilité d'intégrer des donations antérieures : Une donation-partage peut inclure des donations simples antérieures pour les "rapporter" et les "figer" également.


4. Profiter de son Patrimoine tout en Transmettant :


Le Démembrement de Propriété


Avec l'allongement de la durée de vie, il est essentiel d'anticiper des revenus complémentaires et de ne pas se dessaisir trop tôt de son patrimoine. C'est là que le démembrement de propriété entre en jeu.


  • Principe du démembrement : 

    Il s'agit de séparer la pleine propriété d'un bien en deux droits distincts :


    • L'usufruit : le droit d'utiliser le bien (l'habiter s'il s'agit d'un logement) et d'en percevoir les revenus (les loyers, les dividendes, les intérêts). L'usufruitier conserve la jouissance.

    • La nue-propriété : le droit de disposer du bien, c'est-à-dire de le vendre, de le donner, mais sans en avoir l'usage immédiat ni en percevoir les revenus.


  • Application à la transmission : Le plus souvent, le donateur (parent, grand-parent) donne la nue-propriété du bien à son ou ses enfants, tout en conservant l'usufruit.


  • Avantages du démembrement :


    • Optimisation fiscale : Seule la valeur de la nue-propriété est soumise aux droits de donation. Or, la valeur de la nue-propriété est d'autant plus faible que l'usufruitier est jeune (et donc son usufruit est long). Par exemple, si l'usufruitier a 60 ans, la nue-propriété ne représente que 50% de la valeur en pleine propriété. Le donataire (nu-propriétaire) paie des droits sur une base taxable réduite.

    • Maintien des revenus : Le donateur, en tant qu'usufruitier, continue de percevoir les revenus du bien (loyers d'un bien immobilier, dividendes d'actions) ou d'en avoir l'usage (habiter sa résidence principale).

    • Extinction sans frais : Au décès de l'usufruitier, l'usufruit s'éteint et rejoint la nue-propriété, permettant au nu-propriétaire de devenir plein propriétaire du bien sans aucun droit de succession supplémentaire. C'est un avantage fiscal majeur.


  • Clauses protectrices : Il est crucial d'insérer des clauses spécifiques dans l'acte de démembrement pour éviter les blocages ou les conflits futurs. Par exemple, des clauses prévoyant les modalités de gestion du bien, l'accord des nus-propriétaires et de l'usufruitier en cas de vente, ou le réemploi des fonds issus de la vente dans un nouveau bien démembré ("quasi-usufruit"). L'accompagnement par un notaire est indispensable pour sécuriser ces arrangements.


5. Anticiper face à l'Évolution de la Fiscalité Successorale


On entend régulièrement parler d'un possible durcissement des règles de transmission et d'un alourdissement de l'imposition. Bien que la législation fiscale soit par nature évolutive et incertaine, une attitude proactive est généralement la plus sage.


  • Priorité aux objectifs de vie : L'objectif principal de la transmission ne doit pas être exclusivement fiscal. Il s'agit avant tout d'organiser sa succession selon ses volontés et d'assurer la protection de ses proches.


  • Agir selon la fiscalité en vigueur : Cependant, si l'on est dans une optique claire de transmettre une partie de son patrimoine, il est souvent préférable d'agir en se basant sur la législation et les abattements fiscaux en vigueur. Attendre une hypothétique réforme qui pourrait être moins favorable est un risque. Une anticipation précoce permet de bénéficier pleinement des dispositifs existants (abattements renouvelables tous les 15 ans, avantages de l'assurance vie, etc.) et de lisser la transmission dans le temps, optimisant ainsi la charge fiscale globale.


En conclusion, la transmission de patrimoine est une œuvre de longue haleine qui demande réflexion, information et accompagnement professionnel. Bien menée, elle est la garantie d'une paix familiale durable et d'une gestion sereine de son héritage, en accord avec ses valeurs et ses volontés.


Rédaction Myriam MITOIRE - CIF/COA/COBSP - Juillet 2025  - MPI-PATRIMOINE.COM
Rédaction Myriam MITOIRE - CIF/COA/COBSP - Juillet 2025 - MPI-PATRIMOINE.COM

 
 
 

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